Je reviens dans la nuit pour retrouver ton ombre
Sur les sentes sans fin où tous deux autrefois
Nous allions confiants en nos projets sans nombre
Ignorant que la vie est cruelle parfois.
Le destin qui ravit chaque être et le façonne
Au gré de son caprice, implacable à souhait,
Voulut annihiler la flamme qui frissonne
Sur l'amour, ce calice où boit même qui hait.
Les ombres du chemin enlacent nos fantômes ;
Elles sont souvenirs...et tentent d'oublier.
Nos voix ne savent plus leurs propres idiomes,
Je ne sais plus hélas ! ce que c'est que prier...
Mes mains cherchent tes mains, mais rencontrent le vide ;
Mes pas ne savent plus où les menaient les tiens ;
Le songe qui nous suit, furtivement dévide
Le chapelet d'écueils fatals à nos liens.
Et les sentes sans fin gardent nos florilèges
A jamais enfouis en leurs replis secrets ;
L'ombre les a scellés, hors des vains sacrilèges,
Et, près de moi, la nuit écrase nos regrets... |