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De l'Oulipo et de la Chandelle verte
poésies complètes de Jacques Bens
Gallimard Éditeur -nrf
431 pages - préface de Jacques Roubaud
Du début à la fin, toute la poésie de Jacques Bens dit "je", ne dit presque que "je". Elle met en scène quelqu'un qui parle à la première personne. Il parle en vers. Il se raconte. L'opus bensi, comme il dit, est monomaniaque de la narration de soi. Je ne dis pas cela de manière critique. Un des "pronunciamento" les plus stupides est, si on l'applique à la poésie : "le moi est haïssable." De quel " moi ", d'ailleurs, s'agit-il ? qui serait " mon semblable, mon frère ", " hypocrite lecteur " ? Pas du tout. C'est un " je " uniquement déterminé par ses mots, ses vers, ses aventures, ses postures devant le monde. Ceux qui ont connu Jacques Bens l'y reconnaîtront, ou pas, peu importe ; l'y reconnaissent et ne l'y reconnaissent pas, fatalement. Et ceux qui ne l'ont pas connu, s'y reconnaîtront ou pas, peu importe.
Distinguons donc : il y a le poète : Jacques Bens, et son personnage : J.B.
Jacques Roubaub |
Sonnets irrationnels et poèmes quotidiens s'amusent en chansons ou enchanteurs. Les prétextes à écrire sont tous là. Ils nous bousculent sous la plus experte d'un Jacques Bens assurément créatif.
Quelques dizaines de pages oulipiennes ajoutent à cet ouvrage autant de raisons de le dévorer entier.
JMG
EXTRAIT :
Pas facile toujours de réduire au silence
Le phonographe obscur de nos ronronnements :
L'aiguille grince au creux de sombres bégaiements
Quand on croyait réinventer la truculence
Jacques Bens |
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