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Heure Préférée

L'heure que je préfère entre toutes est celle
Où lassée de tes jeux auprès de moi tu viens
M'apporter ton sourire où tout l'avril ruisselle
Et tes mots amusants tramés de mille riens.

C'est l'heure où ta candeur se fige dans mes contes
lorsque tu voudrais voir le petit chaperon
Etre un petit poucet...et puis, lorsque tu montes
Si preste dans mes bras, mi-câlin, mi-poltron.

C'est l'heure conviée au cortège des anges
Quand la prière vient joindre tes petits doigts
Que tu souris au ciel, et puis heureux échange
Dans mes baisers d'amour, ceux que tu me redois.

C'est l'heure où je voudrais voir le temps se surprendre
Lorsque à tout prix tu veux dormire sur mes genoux
Comme si tu craignais qu'on ne vienne pour prendre
Toute l'affection enchevêtrée en nous !

 

 

Ombres

Je reviens dans la nuit pour retrouver ton ombre
Sur les sentes sans fin où tous deux autrefois
Nous allions confiants en nos projets sans nombre
Ignorant que la vie est cruelle parfois.

Le destin qui ravit chaque être et le façonne
Au gré de son caprice, implacable à souhait,
Voulut annihiler la flamme qui frissonne
Sur l'amour, ce calice où boit même qui hait.

Les ombres du chemin enlacent nos fantômes ;
Elles sont souvenirs...et tentent d'oublier.
Nos voix ne savent plus leurs propres idiomes,
Je ne sais plus hélas ! ce que c'est que prier...

Mes mains cherchent tes mains, mais rencontrent le vide ;
Mes pas ne savent plus où les menaient les tiens ;
Le songe qui nous suit, furtivement dévide
Le chapelet d'écueils fatals à nos liens.

Et les sentes sans fin gardent nos florilèges
A jamais enfouis en leurs replis secrets ;
L'ombre les a scellés, hors des vains sacrilèges,
Et, près de moi, la nuit écrase nos regrets...


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