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"La dernière femme " roman-nouvelles-évocations de Jean-Paul Enthoven.

Dans le grand bain amoureux de la vie, Jean-Paul se prend quelques bonnes vagues sur la tronche. L'ouvrage raconte neuf déferlantes illustres ou bien ultimes : neuf femmes pour dire à quelle marée montante il fait bon noyer son coeur. Enthoven déverse ici l'écume de ces rencontres, il nous embrume de ses femmes extrêmes pour joliment nous rouler dans le ressac qui l'anime.
De là à dire qu'Enthoven nous prend dans ses filets féminins, non. Ses évocations n'éclairent pas nos propres naufrages. Elles nous rappellent seulement qu'à l'océan du désir, les femmes sont insaisissables. Alors, si vos affaires amoureuses se font trop salées, les femmes d'Enthoven vous diront encore de quelles tempêtes elles sont capables. La dernière femme est une sirène, une sirène toujours remarquable.
L'écriture de ce livre n'a pas l'éclat d'Aurore. Disons qu'on en aspire pas la respiration ; on la retient plutôt. J'irais même jusqu'à révoquer quelques-unes de ces évocations si toutefois n'y traînaient pas de bonnes formulations qui suffisent à s'y plonger sans regret.

Plum'Art


Extrait:
" ...Et s'ils aiment leur analyste, c'est souvent parce que celui-ci leur délivre affectueusement des mots d'excuse - ce qui n'est pas rien. Le freudisme, de ce point de vue, est une puissante lessiveuse. Une stratégie de blanchiment. Une machine à raviver le Blanc en soi "

Jean-Paul Enthoven

 

La 4ème de couv'
"Pourquoi Louise Brooks, au temps de sa splendeur, lisait-elle Proust et Schopenhauer dans les bars de Broadway ? Quelle sorte de plaisir Nancy Cunard tirait-elle des supplices que lui réclamait Aragon ? Louise de Vilmorin, alias "Marilyn Malraux", préférait-elle l'argent, les sentiments ou les trèfles à quatre feuilles ? Comment Freud parvint-il à persuader Marie Bonaparte qu'une femme pouvait jouir par la tête ? Est-ce parce que Georges Bataille la métamorphosa en sainte vénéneuse que Laure confondit mystique et débauche ? Quel rapport entre Françoise Dorléac et un sablier ? L'extravagante Zelda Fitzgerald était-elle une muse ou une jalouse ? Une folle ou une folle amoureuse ? Quand Françoise Sagan comprit-elle que sa légende était un masque derrière lequel elle pouvait abriter sa mélancolie ? Quel homme, enfin, ne serait pas effrayé à l'idée de rencontrer sa dernière femme ? "

Jean-Paul Enthoven est éditeur et critique littéraire. Il a déjà publié chez Grasset " Aurore" et les "Enfants de Saturne" (Prix Valery Larbaud 1997). www.edition-grasset.fr


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"Aurore" roman de Jean-Paul Enthoven.

Histoire bien troussée de l'amour en dépendances, Aurore relate les tourments d'une liaison passionnelle presqu'aussitôt défaite. Les sentiments d'un homme sont ici autant de démonstrations qu'une seule femme peut suffire à les égarer. Servitude et tyrannie mutuelles se partagent les pages de ce roman, autour d'un désir dont la leçon veut qu'on s'en garde de l'aimer.
L'écriture d'Enthoven porte habilement toute l'intensité de ce que peut être une liaison passionnelle. Son style a beau s'afficher ici sous les accents de la perte, il n'en demeure pas moins que les lignes d'Aurore sont d'une saveur sans faille.
Plum'Art


Extraits :
" Avant de n’être qu’un processus d’anéantissement, l’amour est garant de la splendeur du monde. C’est, avant l’agonie, un puits dans le désert. Un bloc d’absolu parmi les choses. Une arche de survie avant le déluge qu’il provoque. Il est étrange que l’on implore ce sentiment, de tous le plus précaire, pour y forger notre meilleure intuition de l’éternité. Et étrange que l’on demande à ce futur morceau de cendre la preuve d’une réalité incorruptible"...
..."Quand on désire aimer, c’est toujours parce que l’on croit que cet amour, soudain incarné, saura remplacer l’amour plus ancien qui fait défaut. On se sert ainsi des êtres nouveaux pour prendre une revanche sur ceux qui se sont auparavant refusés. Et cette tricherie, inévitable et réciproque, n’annonce qu’une partie de dupes où chacun est assuré de perdre ce qu’il risque"...

Jean-Paul Enthoven

 

La 4ème de couv'
"C'est dans un miroir que j'ai croisé le premier visage d'Aurore. Elle se tenait derrière moi. Nos regards purent ainsi s'attarder avec impudeur, l'un dans l'autre, sans que personne s'en avise. Il n'est pas indifférent que ce soit un miroir qui nous ait, en quelque sorte, rapprochés. Pas indifférent, non plus, que son visage me soit parvenu alors que je lui tournais le dos. J'avais eu, tout de suite, l'impression que cette femme sortait de mon passé et, de ce fait, il me parut naturel de la reconnaître sans l'avoir jamais vue. Tout, dans ce qui s'ensuivit, se déduira de cet enchaînement. En amour, c'est toujours le passé qui donne les ordres..."

Jean-Paul Enthoven est éditeur et critique littéraire. Il a déjà publié chez Grasset les Enfants de Saturne (Prix Valery Larbaud 1997) ISBN 2-246-61161-X www.edition-grasset.fr


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