Voir :

Prompt à l'esquive et à l'esquisse littéraire, Jean-Paul Enthoven enchante les lectures d'Alexandre Jardin.
Côté Jardin, une cour intense est menée pour rendre encore plus brillant l'éditeur qui, ma foi est plutôt en forme dans son exercice de création littéraire. Procédant de son propre aveu par retraits dès lors qu'il est en écriture, Jean-Paul Enthoven s'emploie à un style minimaliste. Il s'oblige à détrousser le superflu de ses rédactions. Son art consiste à ne plus pouvoir rien enlever. Dès lors, quand ne restent plus que les substances, ça donne des pages comme dans la dernière femme. Des pages d'où surgissent des phrases très remarquées par Alexandre. Des phrases que le zébré qualifie de parfaites, citant pour preuve :
Et d'une beauté qui n'oublie pas de se reposer selon la saison, afin d'éclater avec insolence dès qu'il faut récolter.
ou encore :
Elle voyage - puisque l'air du voyage est toujours chargé d'épices et de promesses, même s'il ne s'y passe rein.

Aurore portait déjà cette marque de fabrique ; celle de la phrase parfaite (selon Jardin). Au premier regard, j'ai même cru que c'était du Jean-Edern Hallier ! Manquait seulement l'agacement pour y croire. La dernière femme est plus en rondeur qu'Aurore. Sans doute pour coller à la diversité des courbes féminines qui chahutent l'ouvrage. Il est vrai qu'Enthoven rend troublants les GRANDS ÉCARTS de ses femmes. Et ces écarts le racontent lui, dans un style sensuel et toujours cérébral.

__________________________________________________________________________________